Quand l'odeur des livres enivre... [libre]

Cela faisait quelques minutes que je flânais dans la bibliothèque du château. Moi qui pensais que de nombreux élèves viendraient étudier ici à cette heure-ci, ce samedi après-midi semblait plutôt calme. Je croisai seulement trois personnes dont une dormait sur sa table. Pour ma part, je me promenais dans cet endroit dans l'intention de réfléchir un peu.
Je pensais à la chasse aux sorcières dont j'avais été victime. Je me demandais s'il y avait un ouvrage relatant cette histoire dans la bibliothèque. Sûrement que oui, mais où ? Je parcourus une dizaine de mètre, jusqu'à la fin de la rangée que je longeais puis tournai à gauche. Vampires, loups-garous, histoire de la sorcellerie... J'esquissai un sourire en voyant un livre bleu foncé aux reliures argentées. Le titre "La chasse aux sorcières" était gravé sur la tranche et quelques lettres ne se voyaient presque plus à cause de l'usure. Je tendis le bras et regardai l'ouvrage sans l'ouvrir.
Ce que j'allais lire ne serait peut-être que des fabulations, des histoires sans queue ni tête inventées par les personnes sans pouvoirs et même les sorciers et sorcières qui ne voulaient pas l'être. Et même si j'y trouvais certaines vérités, j'étais certain de ne pas apprécier. Mais j'avais besoin de lire cela. J'ignorais pourquoi. Peut-être voulais-je me remémorer ces moments. « Du pur masochisme », pensais-je dans un soupir.
J'ouvris le livre, passai la préface et lus la première page :

« En Europe, à partir du XIIe siècle, l’Église catholique a lancé une chasse aux pratiques magiques (sorcellerie). Cette campagne et les persécutions qui s'ensuivirent, essentiellement tournées vers les femmes, se poursuivront avec des hauts et des bas jusqu’à la fin du XVIIIe siècle (avec un pic entre 1580 et 1630), faisant au total à travers les siècles un nombre considérable de victimes (on estime le nombre de procès à 100 000 et le nombre d'exécutions à 50 000).
Vers 1326, le pape Jean XXII rédige la bulle Super Illius Specula, qui définit la sorcellerie comme une hérésie. Bien que l'imaginaire collectif place la persécution de prétendues sorcières au Moyen Age, les persécutions ne commencèrent qu'au XVe siècle et connurent leur apogée aux XVI et XVIIe siècles, c'est-à-dire pendant la Renaissance et le Grand siècle. En 1484, le pape Innocent VIII lance le signal de la chasse aux sorcières en rédigeant une bulle papale qui organise la lutte contre la sorcellerie et élargit la mission de l’Inquisition aux « praticiens infernaux ». La persécution est véritablement lancée à grande échelle après la publication en 1486 du Malleus Maleficarum, par Heinrich Kramer et Jacques Sprenger, deux dominicains. »

Je passai quelques lignes et tombai sur la période où je vécus.

« Suite à la publication de cet ouvrage commence un mouvement d’arrestations systématiques dans toute l’Europe. Principalement en Allemagne, en Suisse et en France, mais également en Espagne et en Italie. Cette première vague dure environ jusqu’en 1520. Puis une nouvelle vague apparaît de 1560 à 1650. Les tribunaux des régions catholiques mais surtout des régions protestantes envoient les sorcières au bûcher. Historiens et chercheurs estiment aujourd’hui le nombre de victimes entre 50 000 et 100 000. Un chiffre élevé en proportion de la population européenne de l’époque. Ce que l'on reproche aux sorcières et aux sorciers est principalement... »

- La médecine traditionnelle, l'émancipation, la sexualité, le satanisme, continuai-je à voix basse. Insanités...

Je ne pus empêcher un rire bref. Je ne me souvenais plus que les gens à l'époque de la chasse aux sorcières étaient si stupides. Dommage que je ne sois pas né plus tard. J'avais trouvé la mort dix-neuf ans après ma venue au monde. Seize ans pour Mary. Si jeunes...
J'appuyai mon dos contre l'étagère derrière moi et soupirai de nouveau. Si seulement elle demeurait encore près de moi... Après un long moment pendant lequel je restai immobile à fixer la rangée de livres exposés devant mes yeux, je fouillai dans la poche intérieure de ma veste et en ressortis un vieux parchemin. Je me demandais pourquoi il ne partait pas encore en poussière après tout ce temps. Un portrait y était dessiné de ma main, celui d'une jeune femme, Mary. Je passais presque tout mon temps à le regarder, envahi de tristesse et de colère. Elle me manquait tellement...


[Voir spoiler dans ma signature]

Une brume blanche apparu devant le grand portail gardait par deux grosses gargouilles. Une jeune femme sortit de cette brume, elle était de taille moyenne, avait des cheveux blonds mi-long, des yeux d’un bleu profond. Cet être féminine ne portait ni uniforme, ni vêtement qui pourrait dire qu’elle était de l’école bien au contraire elle était vêtue d’une veste longue violette, d’une écharpe et d’un bonnet violet.

Cette femme leva les yeux aux ciel et écarta les bras comme si elle allait faire un câlin. Soudain la neige se mit à tombée, s’était la première fois de l’année scolaire que la poudreuse montrait le bout de son nez. Elle eut un large sourire et prit ces deux valises fermement. Elle entreprit une longue marche, traversant le parc, longeant le lac et arriva devant les grandes portes. L’un des battants était grand ouvert, la jeune femme entra dans le hall et secoua légèrement la tête afin de ôter quelques flocons de neige, elle se stoppa lorsqu’une voix vint l’interrompre.

- Mademoiselle Angel !!!! Quel plaisir de vous revoir !!! Comment c’est passer votre voyage ? demanda une voix joyeuse et masculine.

Maria se retourna et regarda l’homme de la tête au pied. Il était habillé de vêtements anciens et flottait dans les aires.

- Heureuse de vous revoir Nick, lui répondit-elle avec un sourire. Et bien… Mon voyage s’est très bien passer. L’Italie est un pays tellement… époustouflant, j’ai pu visister Rome, la tour de Pize… Et pleins d’autres monuments. Et vous avez le bonjour de mon cousin Scott et de ma petite sœur Elnora. Et vous comment c’est passer la rentrée ??

- Que de nouvelles ! La rentrée était comme tout les ans fantastiques, nous avons eut de nouveaux élèves et les anciens sont toujours aussi enthousiaste à l’idée de devoir partir en vacance dans peu de temps ou peut-être serrait-ce le fait que Noël soit bientôt là...

- Oui, surement… Et mon remplaçant comment était-il ??

- Un vrai moulin à parole, je ne sais pas si vos élèves ont pu apprendre quelque chose.

- Oh ! Par Merlin… Je vais devoir reprendre tout le programme alors…

- Je crains que oui très chère… Je dois vous laisser, les autres fantômes m’attendent nous avons eut un petit problème avec Peeves.

- D’accord… Aurevoir Nick !!

- Ravis de vous avoir revu Mademoiselle Angel !! Sur ces mots, il disparu en passant à travers un mur.

Maria le regarda partir puis monta en direction de son dortoir, elle entra dans la petite chambre et y déposa ces valises. La pièce n’avait pas changer cela faisait déjà un an qu’elle essayait de faire apprendre aux têtes brûlées de cette école le monde des moldu mais en vint… Elle se douta que l’enseignement qu’elle leurs avait fait pendant un an avait surement disparu. Se disant cela, elle décida de partir à la recherche de nouvelles idées et alla dans la bibliothèque. En entra, elle salua Daina Tripp d’un signe de main et disparu au milieu des étagères.

La jeune femme passa devant plusieurs élèves qui la saluèrent ayant était à Poudlard de plus est dans la maison de Salasar Serpentard, elle avait eut une belle réputation et celle-ci demeurait toujours dans l’école se qui lui valait le respect. Elle arriva au niveau d’une allée ou il semblait y avoir personne mais arrivait au milieu, elle eut un sursaut –du fait que l’allée ne soit pas une des mieux éclairés- et regarda le jeune homme qui se trouvait devant elle. Il avait l’air absorbé par une photo, Maria s’approcha de lui et passa non loin de lui le frôlant du bout de sa veste. Elle alla à pêne un mètre plus loin et chercha un livre qui pourrait l’inspirer.

J'étais tellement plongé dans mes pensées que je faillis ne pas remarquer qu'une jeune femme venait de passer devant moi. Je détachai mon regard du visage de Mary et observai la nouvelle venue. Elle s'arrêta non loin et chercha un livre des yeux.
Elle avait des cheveux mi-longs et blonds, un visage fin et plutôt joli. De quoi attirer tous les jeunes hommes de ce château. Elle portait une veste violette ainsi qu'une écharpe et un bonnet. Il ne faisait pourtant pas si froid ici... Toutefois, en me concentrant un peu plus sur elle, je compris très vite pourquoi elle était vêtue ainsi. Je reportai mon attention sur le morceau de parchemin que je tenais toujours d'une main.

- Votre voyage s'est-il bien déroulé ? m'enquis-je comme si nous avions engagé la conversation depuis longtemps.

La jeune femme en question était entrain de lire un des titres d’un livre, lorsqu’il prit la parole Maria fut surprise. Elle détourna son regard de la reliure et lui lança un regard interrogateur. Qui était-il et que lui voulait-elle ? Pourquoi engagé la conversation ainsi et comment savait-il qu’elle rentrer d’un voyage ?

- Excusez-moi vous êtes ? lui demanda-t-elle, ne percevant que le contour de la silhouette de l’homme.

Vu sa carure et sa façon de se tenir, il ne devait pas être ici depuis longtemps peut-être venait il d’un autres pays ou était-ce peut-être l’homme qui l’avait remplacer. Maria ne dit rien attendant qu’il lui réponde à sa question.

Elle m'accorda un regard surpris, ce à quoi je m'attendais.

- Excusez-moi, vous êtes ? demanda-t-elle d'un ton courtois.

Je rangeai le portrait dans ma poche et me tournai vers elle. Cependant, je ne m'approchai pas et me contentai de lui répondre.

- Appelez-moi Léo... et si vous le permettez, je vous retourne la question.

Je lui souris de façon tout à fait amicale. D'ailleurs, cette jeune femme était différente de celles que j'avais rencontré dans l'enceinte du château. Je ne sus dire en quoi mais elle dégageait quelque chose d'étrange qui m'obligeait à ne pas viser plus haut ni plus bas que de la simple amitié avec elle.

La jeune femme lui adressa un fin sourire, il semblait tout à fait charmeur et de plus ait polis.

- Enchanté de vous rencontrez Léo… Je me prénome Maria mais ici s’est Professeur Angel, lui répondit-elle.

Maria le regarda plus en détails en partit son visage, il lui rappelait quelqu’un qu’elle connaissait mais à se stade de la journée et surtout après un si long voyage sa mémoire lui jouait des tours.

- Vous êtes enseignants, élèves ou vous avez un autre poste dans l’école ?

Comme à son habitude l’ex serpentard voulait savoir à qui elle avait à faire.

- Enchantée de vous rencontrer Léo, dit-elle. Je me prénomme Maria mais ici, c'est Professeur Angel.

Alors elle enseignait ici. Cette fois, j'avais affaire à quelqu'un de plus sérieux. Comment devais-je réagir exactement. Je n'avais pas la moindre idée de la façon dont j'allais me comporter avec elle. En tout cas, cela ne serait pas du tout comme avec Hermione, Elisa et encore moins Cynthia. Pourquoi pas me contenter de paraître comme une personne normale, pour une fois ?
Maria me contempla. Elle parut, comme les autres, se rappeler de mon visage, ou plutôt de celui de Dante. Était-il aussi connu ?

- Vous êtes enseignant, élève ou vous avez un autre poste dans l'école ? demanda la jeune femme d'un ton curieux.

J'esquissai un sourire et dis :

- Disons que... je visite l'endroit.

Maria lui adressa à nouveau un sourire.

- Et comment trouvez-vous Poudlard ? demanda-t-elle.

Elle trouva cela étrange qu’une personne soit entré dans l’école pour visiter Poudlard mais qui sait peut-être que ce bon vieux Dumby avait perdu un peu l’esprit et avait autorisé un individu à rentrer dans l’école. Ou était-il simplement membre d’une famille d’un des élèves ? Il arrivait que parfois des autorisés soit délivrer pour se prétexte.

- Vous êtes arriver ici depuis longtemps? Je peux vous faire visiter si vous le désirez bien sur...

- Et comment trouvez-vous Poudlard ?

Elle semblait plutôt enthousiaste. C'était bien la première fois que l'on se comportait correctement avec moi et que les regards surpris et méfiants demeuraient absents. D'un autre côté, avec Hermione, Elisa et Cynthia, je ne m'étais pas débrouillé pour me montrer sous mon meilleur jour...

- Vous êtes arrivé ici depuis longtemps ? Je peux vous faire visiter, si vous le désirez bien sûr...

Sur le coup, je ne répondis pas tout de suite. Elle me proposait une visite... Je ne m'attendais pas à autant de gentillesse et de volonté de sa part. J'avouais être vraiment surpris. Décidément, chaque personne rencontrée ici m'étonnait de plus en plus.
Je passai une main dans mes cheveux, soudainement – et étrangement – embarrassé. Je souris de nouveau à Maria, cherchant ma réponse. Elle ne tarda pas plus longtemps.

- C'est si aimable à vous, déclarai-je en sortant ma baguette de ma ceinture. J'aurais réellement aimé accepter votre demande. Hélas, j'ai beaucoup trop de choses à voir ici pour que vous perdiez votre temps en ma compagnie.

J'agitai ma baguette et une rose noire apparut. Je la saisis entre le pouce et l'index puis la tendis bien droite à la jeune femme.

- Daignez prendre ce présent en échange. Cela me ferait très plaisir.

La jeune femme fut étonnée de l’élégance qu’il pouvait dégager dans ces gestes et ces paroles. Lorsqu’il refusa gentiment son offre, elle lui fit un sourire. Maria n’était pas du genre à forcer la main aux gens, mis à part à quelques personnes qui contaient énormément pour elle.

- J’espère que vous ne vous perdrez pas dans les pages de ces millier de livres, son sourire s’accentua.

Maria fut surprise quand il fit apparaître une rose noire, s’était très gentleman de sa par mais la couleur laissait voir qu’il ne devait pas être un homme heureux.

- Merci, lui dit-elle en acceptant la fleur.

Elle la porta à son nez afin de pouvoir humer l’odeur que cette fleur épineuse dégageait.

- Elle sent très bon…

Elle montra un peu d'étonnement mais sourit.

- J'espère que vous ne vous perdrez pas dans les pages de ces milliers de livres, dit-elle d'une voix douce.

Cela me fit penser que je tenais toujours dans ma main le livre sur la chasse aux sorcières. Je ne répondis pas et laissai Maria prendre délicatement la rose dans ses mains. Elle me remercia et huma le parfum de ses pétales.

- Elle sent très bon... remarqua-t-elle presque envoûtée.

Je profitai de ce moment pour remettre le livre à sa place. Puis je me tournai vers Maria et mon regard se posa de nouveau sur ses vêtements.

- Du coup, vous n'avez toujours pas répondu à ma première question, déclarai-je avec un petit sourire.

Maria essaya de se remémorait la question qu’il lui avait poser, elle ferma les yeux le temps de réfléchir. Puis quand elle s’en souvint, la jeune femme ouvrit les yeux et porta son attention sur Léo.

- Oui, mon voyage s’est bien passer… J’ai été surprise par la neige en arrivant. Heureusement j’avais prévu le coup, elle pointa son bonnet du doigt.

Maria se mit alors à rire.

- J’ai un peu… l’air bête de porter… un tel accoutrement… dans une bibliothèque…

Elle ferma les yeux, sûrement pour se remémorer des quelques mots que je lui avais adressé en la voyant. Puis elle les rouvrit et me regarda.

- Oui, mon voyage s'est bien passé... répondit-elle. J'ai été surprise par la neige en arrivant.

Lors de mon arrivée, il faisait encore assez bon pour que je puisse sortir la nuit et me promener dans le parc. Mais une semaine après, la température s'était refroidie et depuis hier soir, il ne cessait de neiger. Comme je craignais beaucoup le froid, je préférais rester dans le château. Aujourd'hui, je profitais de la chaleur de la bibliothèque.

- Heureusement, j'avais prévu le coup, ajouta Maria en pointant son bonnet du doigt.

Elle rit, son qui me fit frissonner et qui me plut beaucoup, à mon grand étonnement.

- J’ai un peu... l’air bête de porter un tel accoutrement... dans une bibliothèque, dit-elle d'un air gêné.

Je hochai la tête en signe de dénégation. J'esquissai un pas pour m'approcher mais finis par me raviser. Je ne voulais pas la toucher. J'avais l'impression qu'un contact physique avec elle détruirait le début de cette relation saine et amicale. Et je voulais la préserver. Je me contentai d'un nouveau sourire et dis :

- Au contraire, cela montre que vous n'êtes revenue que depuis peu de temps. De ce fait, on voit que l'air d'un pays étranger a avivé le teint de votre visage. Ce voyage a véritablement dû vous faire du bien. Vous paraissez... très épanouie.

Maria rougit très légèrement. Cela pouvait paraître étrange mais il était d’assez bonne compagnie à son gout se qui était plutôt rare. C’était vrai, ce petit voyage lui avait permis de régler ces différents avec sa petite sœur et de la connaître un peu plus. Cette dernière avait voulu se rapprocher de Maria en venant étudiée à Poudlard mais notre très chère Serpentard n’avait pas vu la chose du même œil. Et puis le fait de pouvoir passer du temps avec le première homme de sa vie –son cousin Scott- lui avait fait le plus grand bien. Depuis qu’il était reparti au pays, elle n’avait plus au temps de nouvelles, elle ne pouvait pas s’énerver contre lui pour une petite bêtise. Et oui Scott et Maria s’était et se serra toujours le grand amour fraternelle.

- Merci, lui répondit-elle. Vous aimez voyager ?

Ses joues rosirent légèrement. Cela me donna envie d'y coller mes lèvres et de goûter à sa peau. Heureusement, je ne fus pas assez fou pour mettre mon désir à exécution.

- Merci, dit-elle. Vous aimez voyager ?

Je haussai les épaules.

- Je n'ai pas eu l'occasion de partir très loin, avouai-je. Je suis né en France et j'ai eu l'occasion d'aller en Italie pendant un an. Puis j'ai fini ma vie en Angle...

Je me tus. Je me rendis compte de ce que je venais de dire. Quelqu'un de normal ne déclarerait jamais qu'il a fini sa vie quelque part. J'aurais plutôt dû répondre que je prévoyais de passer le reste de mon existence en Angleterre. Pas que j'y étais mort.
Pourvu que Maria ne se soit rendue compte de rien ! Comment ferais-je pour me rattraper ? Je n'allais pas lui dire que le véritable voyage que j'avais entrepris était celui qui m'avait emmené au fin fond de l'Enfer...

- Je veux dire... repris-je en regardant à droite sans rien voir de spécial. J'espère pouvoir trouver ici de quoi me distraire et gagner ma vie raisonnablement.

La jeune femme écouta d’une oreille attentive, il disait qu’il n’avait pas beaucoup voyager… Pourtant trois pays s’était déjà bien peu de monde en tout cas sorciers sortaient du pays. Mais il avait hésiter ou plutôt formulait sa première phrase étrangement, que voulait-il part « j’ai fini ma vie… », Maria eut une seconde d’hésitation avant de demander :

- Comment sa vous avez fini votre vie ? lui demanda-t-elle.

A vrai dire, elle n’avait pas compris la suite de ces paroles. Maria voyait ces lèvres bougeaient mais le son ne lui venait pas jusqu’aux oreilles.

Il y eut un silence puis...

- Comment ça, vous avez « fini » votre vie ?

Trois solutions s'offraient à moi : soit je lui dévoilais la vérité, ce que je ne pouvais faire en aucun cas, soit j'inventais quelque chose qui puisse se transformer en blague de mauvais goût – je n'étais pas très doué pour cela – soit je la tuais sur le champ... et je ne le voulais pas. Quel imbécile j'étais ! Cependant, en réfléchissant quelques secondes, je parvins à trouver comment m'en sortir.

- Oh... je ne faisais qu'anticiper, dis-je en agitant la main comme si je chassais une mouche. Je ne pense pas partir d'ici, voilà tout.

A l'époque où je vivais encore, j'étais bon acteur. Peut-être n'avais-je pas perdu cette faculté et le demeurais-je toujours aujourd'hui. Mais peut-être aussi que les gens du vingt et unième siècle se faisaient de plus en plus perspicaces...

- Je vois… lui répondit-elle.

Alors il avait décider de rester en Angleterre. Quel drôle de choix, avait-il fait.

- Vous ne regretterez pas la France ou même l’Italie ? lui demanda-t-elle. Vous savez ici, il ne fait pas des plus beau enfin surtout en cette saison et passait sa vie dans un tel pays alors que vous avez connu le pays des pattes, je trouve cela étrange.

La jeune femme était vraiment à l’ouest aujourd’hui, le voyage sens arrêts n’était pas des meilleurs et cela elle le retiendrait pour son prochain séjour.

[mdrrr]


- Je vois... dit-elle à mon grand soulagement.

Elle sembla me regarder sans vraiment me voir, comme si elle pensait à autre chose.

- Vous ne regrettez pas la France ou même l'Italie ? demanda-t-elle alors. Vous savez, ici il ne fait pas très beau, surtout en cette saison. Passer sa vie dans un tel pays alors que vous avez connu celui des pâtes, je trouve cela étrange.

Je ne pus m'empêcher de rire. Je le fis discrètement tout en ajustant le col de ma veste. Si elle savait pourquoi je tenais tant à rester ici...

- C'est juste, répondis-je en reprenant mon sérieux. C'est très juste.

Néanmoins, je ne devais pas le lui dire, à part la partie de mes intentions qui n'avait rien à voir avec le malheur que je répandrais ici. Après tout, pourquoi pas ?

- Toutefois, continuai-je, j'ai quelques raisons personnelles qui me retiennent ici. Je peux vous dévoiler l'une d'entre elles...

Je sortis le portrait de Mary de ma poche et le montrai à Maria. En essayant de ne laisser paraître aucune émotion, ce que je parvins à faire sans difficulté, je repris la parole.

- Elle était ma fiancée. Anglaise, ajoutai-je en hochant la tête. Nous nous sommes rencontrés lors d'une cérémonie à Londres, une semaine après mon arrivée en Angleterre.

Mon regard se perdit sur le morceau de parchemin et ma voix se fit plus basse.

- J'ai de bons souvenirs ici...

Je commençais à voir flou à force de ne pas cligner des yeux.

- De mauvais aussi... soupirai-je. Mais...

Je ne terminai pas, trop absorbé par mes pensées les plus profondes. Le visage de Mary me hantait, me rendait mélancolique, presque fiévreux, encore plus lorsque je contemplais son portrait.

Maria fut surprise par la ressemblance qu’avait ce portrait avec Cynthia. Elle était belle et paraissait beaucoup plus timide que la jeune poufsouffle.

- C’est affolant comme elle ressemble à une de mes connaissances…

La jeune femme reporta son attention sur la photo puis sur Léo,il semblait soudainement triste comme si parlait de cette femme le faisait souffrir, elle hésita un instant avant de reprendre.

- Vous « étiez fiancés » que lui est-il arriver ? demanda-t-elle.

J'ignorais la réaction de Maria devant la vue d'une telle beauté. Peut-être connaissait-elle Cynthia aussi. Si c'était le cas, elle devait être vraiment surprise. Et en effet, elle le fut à tel point qu'elle qualifia « d'affolant » la ressemblance entre elles. Je ne réagis pas. En vérité je n'avais écouté que d'une oreille ce qu'elle venait de dire.

- Vous étiez fiancés, dit-elle.

Ces mots me firent sortir de ma rêverie.

- Que lui est-il arrivé ?

Je baissai les yeux sur la jeune femme et la regardai un moment.

- Elle est morte lors de son seizième anniversaire, répondis-je aussi normalement que si je parlais de la pluie et du beau temps.

Je n'allais pas laisser apparaître mes émotions aussi facilement. Pourtant, je venais de me trahir légèrement.

- Elle s'est faite tuer, rectifiai-je avant de remettre le parchemin dans ma poche.

Pourquoi Maria semblait-elle soudainement compatissante ? Personne ne l'avait jamais été, que ce soit pour la perte de ma fiancée ou pour quoi que ce soit d'autre. Je n'avais pas besoin de sa pitié. La seule pensée que quelqu'un puisse exprimer une tristesse similaire – ou presque – à la mienne me dérangeait. Car personne à part moi ne le pouvait, ne connaissait assez bien Mary pour pleurer sa mort.
Si cela ne tenait qu'à moi, je me serais mis en colère, j'aurais certainement usé de la force physique pour faire payer à Maria ce manque de respect. Mais j'en fus totalement incapable. Au lieu de cela, je me contentai de sourire gentiment.

- Je vous mentirais si je vous disais que je ne me sens pas responsable de ce drame, avouai-je avant de soupirer. Mais je ne suis pas certain de pouvoir vous dire exactement pourquoi.

Cette jeune fille n’avait pas eut la chance de pouvoir vivre sa vie auprès de son aimé. Il avait du passer un des moments difficile suite à sa mort. Ne serrait-ce que le faite de vivre et s’en vouloir pour la mort de la personne.

- Je suis désolée… dit-elle doucement, je n’aurai pas du vous questionnez ainsi sur votre passé.

La jeune femme savait se que sa faisait de perdre un être cher, elle avait perdu son père quand elle n’était qu’une enfant et sa mère il n’y avait pas si longtemps de cela. Même si cette dernière ne lui avait jamais voulu du bien.

Aucun de nous ne parla durant un bon moment. Puis Maria prit la parole, à voix basse.

- Je suis désolée… dit-elle. Je n’aurais pas dû vous questionner ainsi sur votre passé.
- Ce n'est pas de votre faute, la rassurai-je immédiatement. Vous ne pouviez pas savoir.

Je regardai autour de moi avant d'inspirer et d'expirer lentement.

- Peut-être voulez-vous que je vous laisse chercher ce que vous vouliez en entrant ici, déclarai-je en montrant les étagères d'un signe de tête.

La jeune femme fut soulagée de ne pas avoir dire dit quelque chose de blessant. Elle resta silencieuse un instant jusqu’au moment où il lui rappela qu’elle était dans la bibliothèque ou elle était venue chercher des idées pour ces prochains cours.

- Je ne cherchais rien de bien précis, juste quelques idées… Et vous ? Je vous ai déranger dans vos recherche…

Maria retira enfin son bonnet laissant apparaître enfin sa chevelure blonde et bouclée qui lui arrivait au milieu du dos.

Elle ne répondit pas tout de suite, sûrement encore en train de penser à ce que je lui avais raconté sur Mary. Quelqu'un passa près de nous. Nous l'ignorâmes.

- Je ne cherchais rien de bien précis, finit-elle par dire. Juste quelques idées… Et vous ? Je vous ai dérangé dans vos recherches...

Elle leva une main et retira son bonnet. Les quelques cheveux coincés dessous tombèrent le long de son dos en une vague douce et dorée. Je les contemplai un long moment, absorbé par leur couleur, leur brillance. Puis je sortis de ma rêverie et dis :

- Pas vraiment... En vérité, ma réponse est la même que la votre.