Quand l'inattendu arrive... [Cynthia]

La jeune Poufsouffle sentit la chute, elle se retrouva sous Léo dans l’herbe. Que s’était-il passer ? Cynthia s’attendait à tomber de haut et se retrouvait tout près des murs de la volière mais se fut un autre endroit. Lorsqu’il se releva la jeune fille le regarda, elle fut étonnée quand il vint l’aider à se relever. La chute lui avait valu quelques douleurs au niveau du bas du dos, se n’était pas parce qu’elle était vampire qu’elle ne ressentait pas certaines sensations qui puisse est n’été pas agréable.

Cynthia se retourna en faisant flotter ces longs cheveux châtains dans l’air et regarda Léo. Elle ne savait que dire pendant une bonne poignée de secondes puis elle ouvrit la bouche, aucun son n’en sortit. Et bien, cet homme l’empêchait de parler… La jeune fille secoua légèrement la tête -comme si elle chassait une pensée de son cerveau- et réussi enfin à dire quelque chose.

- D’où sortez-vous ? Comment est-ce possible que vous lui ressemblez autant ? demanda-t-elle.

Cynthia resta par la suite silencieuse espérant peut-être des réponses à ces questions et qui s’est il lui en dirait peut-être d’avantage sens qu’elle n’est besoin de faire la curieuse et l’indiscrète chose qu’elle n’aimait pas spécialement. Cynthia croisa les bras et regarda enfin autour d’elle, elle venait de réaliser qu’elle se trouvait dans le parc et qu’ils avaient parcouru plusieurs mètres entouré par cette brume.

Ce qu'elle fit, tout en faisant voleter ses longs cheveux. Mon cœur sembla soudainement s'enflammer. Mary... Non ! Ce n'était pas elle ! Qu'étais-je en train de penser ? Il fallait que je me ressaisisse. Cynthia ouvrit la bouche mais ne dit rien, cherchant sûrement ses mots. Elle secoua ensuite la tête, comme si elle voulait se remettre les idées en place et prit enfin la parole.

- D’où sortez-vous ? demanda-t-elle d'un ton assez agressif. Comment est-ce possible que vous lui ressemblez autant ?

Elle ne me croirait jamais si je lui disais que je venais tout droit de l'Enfer. Je décidai donc de ne pas le lui révéler. Elle ne devait pas savoir. Cela ne ferait qu'accentuer sa méfiance envers moi – même si ce n'était déjà pas gagné. La jeune fille croisa les bras et regarda autour d'elle avec impatience. Je haussai légèrement les épaules en levant les mains, paumes vers le ciel.

- D'où je sors ? dis-je avant de laisser retomber mes bras le long de mon corps. Je ne crois pas que ce soit très important. Je pense que vous voulez plutôt savoir ce que je fais ici.

Je soupirai une nouvelle fois puis commençai à faire les cent pas devant elle. Après quelques secondes de réflexion, j'esquissai un sourire.

- Et si je gardais la surprise ? suggérai-je. C'est beaucoup plus palpitant non ?

Je ne la laissai pas répondre et ajoutai :

- Quant à ma ressemblance avec ce type... Dante je crois... Comment puis-je savoir pour quelles raisons il en est ainsi ? Je ne le connais même pas.

Je m'arrêtai et lui fis face. Mon ton désinvolte devait la pousser à ne pas croire un mot de ce que je racontais.

- Peut-être est-il un sosie ou vient-il de ma famille, allez savoir.

Je passai une main dans mes cheveux.

- Quel est son nom ? m'enquis-je sans grand espoir d'obtenir une réponse.

Si Cynthia demeurait si proche de Dante et que la seule vue de mon visage si ressemblant au sien la déstabilisait, elle ne me dévoilerait pas son identité complète. Tout ça pour le protéger. Si tel était le cas, alors je me trouvais dans une situation bien particulière et assez attrayante.

A sa y est ce type l’énerver au plus au point et pourtant ça ne faisait pas longtemps qu’elle l’avait devant ces yeux. La jeune fille laissa échapper un soupire avant de décroisait les bras et de lui répondre.

- D’abord puis-je savoir le vôtre ? lui demanda-t-elle. Je ne vois pas pourquoi je vous donnerez le sien, je n’ai pas son accord alors…

Cynthia se tut, elle venait tout juste de calculer le geste qu’il avait fait envers ces cheveux –à lui-, il dégageait une élégance trop « parfaite » pour un homme, aucun être ne pouvait avoir un teint aussi pale et paraître aussi beau. Avec ces petites manières de faire on aurait dit un gamin, cette pensée la fit éclatée de rire. Non pas un rire nerveux, ni un rire moqueur mais un rire doux et chaleureux, un rire à la Cynthia. Elle porta à ces lèvres sa main droite afin de ne pas montrait ces belles dents blanches, bien qu’elle savait que ces canines ne se voyaient tant qu’elle n’était pas en transe ou encore en chasse d’une proie.

Oui, Cynthia s’était mise à la chasse, elle s’amusait de temps à autre mais très rarement à faire peur aux petits enfants et quelque fois à se délectait d’un peu de sang frais car bien qu’elle n’aime pas ce côté vampirique, elle appréciait les bonnes choses donc forcément le haut de gamme niveau nourriture quand elle pouvait se le permettre.

Quand elle s’arrêta de rire, le visage de Cynthia redevint neutre, sens aucunes émotions apparentes.

La jeune fille soupira et décroisa les bras.

- D'abord, puis-je savoir le votre ? Je ne vois pas pourquoi je vous donnerais le sien. Je n'ai pas son accord alors...

C'était ce à quoi je m'attendais. Mais elle ne me ferait pas craquer aussi facilement. Je ne lui donnerais pas mon nom de sitôt. Si je le faisais, mon séjour ici s'écourterait plus tôt que prévu. J'allais lui répondre mais elle éclata soudainement de rire. Un drôle de rire d'ailleurs. Ni goguenard, ni fébrile comme je l'aurais imaginé. Un rire tout ce qu'il y avait de plus normal et chaleureux. J'avouais ne pas tout saisir...
Elle reprit son sérieux et garda le silence. Je la contemplai un moment, sans ciller. Je remarquai alors quelques détails qui la différencient de Mary : je n'y avais pas fait attention dans la volière mais les yeux de Cynthia étaient bleus, contrairement à ma défunte fiancée dont les iris au noir profond me manquaient. Cynthia était aussi moins pâle et beaucoup plus grande, d'une tête au moins. Sa façon d'être semblait également différente et même opposée.
A première vue, Cynthia était une personne au fort caractère, solide physiquement et mentalement, franche, entêtée avec cette pointe d'autorité qui la rendait si attirante. Un aigle au cœur pur et tendre... Mary, elle, ressemblait plutôt à l'oisillon à peine sorti de son nid : fragile, timide, réservée, arborant toujours une expression inquiète mais dont le sourire ferait s'évanouir le plus implacable des hommes.
Comment pouvais-je l'oublier, elle qui m'avait accompagné presque toute sa vie ? Ses seize ans de vie... Elle qui avait été forcée de m'épouser et qui ne demandait que cela, tout en le gardant pour elle, pour nous deux. Nous nous promettions à un bel avenir, mais il avait fallu que le destin en décide autrement. Me remémorer son visage trop souvent me rendait malade. Je tournai le dos à Cynthia et portai une main contre ma poitrine. Je fermai les yeux, les rouvris. Puis j'inspirai un grand coup et me retournai.

- Vous savez... Il y a certaines choses que je me permets de dire face à une femme telle que vous, déclarai-je en inclinant la tête sur le côté. Compliments, mots doux et autres petites douceurs dans le même genre... Car vous les méritez, cela ne fait aucun doute.

Je fuyais totalement le sujet de départ mais maintenant que mes pensées se tournaient entièrement vers Mary, je devais commencer à mettre mon plan à l'œuvre, sinon je n'arriverais jamais à accomplir ce que je prévoyais à mon arrivée dans le monde des humains. Je laissai un silence puis repris.

- Mais... il m'est impossible de ne pas avouer ceci : je crois que vous hais. Oh, ne le prenez pas mal, ajoutai-je en prenant sa main avant qu'elle puisse faire le moindre geste. J'essaie seulement de... comment dire... vous faire comprendre que vous allez bientôt devoir faire face à un choix.

Je lui souris.

- Et je vous prie de bien vouloir entendre ma requête qui est la suivante : ne vous attachez pas à moi, même si je présume que ce n'est pas votre intention.

La jeune fille l’écouta, il commençait à s’éloigner du sujet et elle savait qu’il ne lui répondrait pas à sa question. Cynthia fit un petit sursaut au contact de sa main et fit en sorte qu’il la lâche aussitôt. Léo se mit à lui dire qu’il la haïssait et qu’il ne fallait pas qu’elle s’attache à lui. Cela n’était pas son attention, elle voulait simplement comprendre pourquoi cet homme ressemblait temps à son être aimé. Cynthia ne supportait pas de ne pas comprendre les choses rapidement, un peu impatiente sur les bords certes mais elle aimait savoir à qui elle avait à faire. Surtout quand elle n’arrivait pas à sentir sa présence.

- Je ne comptais pas m’attacher à vous, lui répondit-elle sèchement.

La jeune fille essaya de penser à quelque chose d’agréable afin de ne pas trop s’énerver auprès de lui.

[lol j'vois ça ]


Cynthia dégagea sa main, ce qui me fit sourire.

- Je ne comptais pas m'attacher à vous, confirma-t-elle sèchement.

Je reculai d'un pas, lentement. Puis je levai les yeux pour regarder le ciel. Il ressemblait à celui d'hier : noir et parsemé d'étoiles, grandes ou petites, brillantes ou non. Bouleverser une nuit aussi calme me traversa l'esprit l'espace d'une seconde. Mais je me dis que finalement, mieux valait que je me retienne pour aujourd'hui.
Je reportai mon attention sur la jeune fille et passai de nouveau une main dans mes cheveux, les ébouriffant encore plus. C'était bien la seule partie de mon apparence physique que je ne soignais pas tellement. Mais... Mary m'aimait tellement ainsi... Je clignais des yeux plus fort que d'habitude, histoire de m'enlever son visage de la tête. Cependant, j'avais pratiquement le même en face de moi.

- Vous semblez proche de ce Dante, déclarai-je enfin, revenant au sujet principal. Comme... cette fille...

Je pensais à Hermione, la jolie Hermione aux yeux marrons que j'avais rencontré la veille.

Léo sembla partir dans sa rêverie pendant un petit moment, puis il se mit à parler de Dante et d’une autre fille. Simplement le fait qu’il prononce le prénom de son tendre, elle fut parcouru de frisson et jeta un bref regard à Léo.

- De qu’elle fille parlez-vous ? demanda-t-elle.

Cynthia voulait savoir qui était proche selon lui de Dante. Intérieurement elle rageait, Dante lui appartenait, il était devenu comme sa propriété bien qu’elle ne le considérait pas vraiment ainsi.

- De quelle fille parlez-vous ? demanda-t-elle d'un ton peu aimable.

Je haussai les sourcils et me retins de rire. Je préférai oublier de répondre à sa question et dis :

- Seriez-vous jalouse, Demoiselle Cynthia ? Dois-je comprendre que Dante est bien plus qu'un ami pour vous ?

Je me rapprochai d'elle puis me penchai de façon à ce que mon visage se retrouve tout près du sien.

- Quelle question... Cela se voit dans vos yeux. Une passion, un sentiment amoureux des plus ardents pour lui se reflète dans votre regard. C'est si charmant.

Je la regardai dans les yeux et caressai les cheveux qui tombaient sur le côté de sa tête. Je repris mon sérieux et même un air rêveur. Mon esprit s'envolait de nouveau vers ma chère et tendre.

- Il en a de la chance... ce Dante qui me ressemble tant... dis-je à voix basse.

Je soupirai doucement et laissai mon bras retomber le long de mon corps. Mon regard se perdit quelque part dans l'herbe, à ma droite. Mary... Ma magnifique Mary... si loin et en même temps si près grâce à Cynthia. Mon cœur bondit, ce qui me fit presque sursauter. Je levai une main hésitante vers la jeune fille, la baissai.

- Mary... murmurai-je bouleversé par mes souvenirs.

Je ne voulus pas ce qu'il se passa ensuite. J'aurais préféré m'en aller plutôt que de faire subir cela à Cynthia. Car je devinai qu'elle n'apprécierait pas du tout mon geste. Mais mon corps réagit avant que je puisse réfléchir à mon action. Je posai une main sur sa joue et serrai doucement la jeune fille contre moi.

- Mary... répétai-je en proie à une mélancolie presque palpable.

Jalouse ? Elle ? S’était totalement impossible, il faisait fausse route et en plus il dédaigne lui répondre à sa question. Il l’exaspérait de plus en plus. Que cherchait-il ? Il voulait vraiment s’en faire une ennemie. Si il continuait comme cela Cynthia n’en penserait pas moins.

L’homme parla de sa façon dont il percevait le sentiment qu’éprouvait la jeune fille à l’égard de Dante. Cynthia fut parcouru d’un frisson lorsqu’il lui caressa une mèche de cheveux mais ne cessa pas pour autant de le regardait droit dans les yeux, elle voulait savoir se qu’il pensait afin de pouvoir anticiper chacun de ces gestes. Puis il se mit à murmurer le prénom d’une fille, une certaine Mary qui était-elle ? Est-ce cette personne qui lui faisait perdre le contrôle de lui-même de ces gestes ? Cynthia aurait voulut lui poser des tas de questions mais une main vint arrêter toutes ces interrogations et la fit légèrement sursauter. Il ajouta à cette main posait sur la joue de la jeune fille une étreinte. Cette fois-ci, Léo venait de dépasser le seuil de tolérance de Cynthia qui le repoussa avec force.

- Vous êtes complètement fou !!! Par Merlin vous devriez allez à Saint Mangouste pour qu’ils vous soignent !!!! cria-t-elle de colère.

- Vous êtes complètement fou ! s'écria-t-elle en me repoussant. Par Merlin, vous devriez aller à Saint Mangouste pour qu’ils vous soignent !

J'aurais dû m'y attendre. Et j'aurais dû ne rien faire ! Quel idiot... J'étais submergé par mes sentiments passés et voilà que je faisais n'importe quoi à présent. Néanmoins... pourquoi ressemblait-elle autant à Mary ? Et pourquoi est-ce qu'on me confondait avec l'aimé de Cynthia ? Ce n'était pas un hasard. Quelque chose nous liait tous les quatre. Mais quoi ?
Mes pensées se bousculaient dans ma tête. Je ne pensais pas devoir faire face à cette situation. Mon plan allait attendre. Tant pis si je restais ici plus longtemps et tant pis si le mal que je ferais autour de moi serait moins important que ce que j'avais prévu. Il me fallait des réponses.
Je ne réagis pas aux paroles de Cynthia. Je restai debout, aussi figé qu'une statue de glace et cela pendant un bon moment. Cette résistance de sa part me fit douloureusement penser à la réaction de Mary le jour où elle avait appris que je voulais la quitter pour la protéger des chasseurs de sorciers. Nous étions finalement restés ensemble, trop amoureux l'un de l'autre pour oser nous imaginer une seule seconde chacun de notre côté. Malheureusement, cette décision nous coûta la vie à tous les deux.
Je tournai le dos à Cynthia et serrai les poings. Je me mordis la lèvre inférieure si fort que le goût de mon sang ne tarda pas à se faire sentir sur le bout de ma langue. Je ne me souciai guère de ce détail. Mon sang ne l'attirerait pas. J'étais mort depuis bien longtemps. Que devais-je faire exactement ? Je ne savais plus comment répondre, comment lui faire savoir ce qui me tourmentait. Elle ne comprendrait pas ou ne voudrait tout simplement pas comprendre. A quoi cela servirait-il de lui en parler ? Elle me réprouvait déjà au plus haut point. Et moi...

- Je vous hais, Cynthia, dis-je toujours à voix basse.

Je savais que grâce à ses sens développés de vampire, elle m'entendrait sans difficulté.

- Vous ne pouvez pas envisager à quel point je brûle – j'insistai sur ce mot qui d'ailleurs représentait très bien la façon dont je mourus en 1625 – de vous... de...

Les mots se perdirent dans mon esprit. Je me retournai à demi pour la fixer d'un regard aussi venimeux que le pire des poisons. Encore une fois, mon corps réagit trop vite et je me retrouvai tout près d'elle, ma main autour de son cou. Mais je ne serrais pas.

- De vous faire prendre conscience...

Je ne parvenais pas à finir ma phrase. Tout cela demeurait trop soudain. Je lâchai la jeune fille et tombai à genoux devant elle. Elle me rendait complètement fou. Fou et faible...

La jeune fille regarda la réaction de Léo, il ne trouva rien d’autre que de lui tournait le dos, s’était un lâche selon elle qui n’arrivait pas à assumer se qu’il était ou se qu’il pensait. Lorsqu’il murmura qu’il la haïssait, elle l’entendit très bien comme si il avait prononcé ces paroles à voix haute. Cela tombait bien car elle-même ne l’appréciait guère.

L’homme commença une phrase mais ne la fini pas laissant les gestes prendre le dessus, il vint porter sa main au tour du cou de la jeune Poufsoufle. A ce moment, il aurait pu serrer sa prise mais il ne le fit pas. Cynthia tant cas elle ne bougea pas d’un poil, surprise par l’ampleur qu’avait pris la soirée. Elle ne cessa pour autant de regarder son adversaire, il avait envers elle un regard plein de haine. Puis il reprit la parole et lui dit qu’il voulait lui faire prendre conscience, mais de quoi ? Elle n’aurait pas la réponse selon elle tout de suite car il venait de la lâcher et de tomber devant elle à genou.

Cynthia fut surprise de le voir au sol. Il paraissait si faible, si innocent… Que venait-il de lui arrivait ? La jeune fille resta silencieuse, elle hésita un instant puis s'accroupi à ces côté et posa une main sur l’épaule de Léo et de l’autre l’obligea à la regarder.

- Que vous arrive-t-il ? lui demanda-t-elle chaleureusement comme si toute part de haine avait disparu en elle.

Cynthia détestait voir les gens dans un état psychologique aussi lamentable, elle essaya donc d’entrer dans la tête de Léo mais elle n’y arriva pas, cet homme lui ôtait tout pouvoir. Afin tout ce qui pouvait lui permettre de sonder l’esprit de son adversaire.

- Voulez-vous en parler ? Vous savez… On dit que de parler de ces problèmes à un inconnu peu parfois aider, car cette personne ne connaît rien de se qui vous entour.

Après avoir dit cette phrase, Cynthia se releva et tendit une main amicale envers Léo afin de l’aider à se relevait. La jeune fille savait qu’il y avait de forte chance qu’il n’accepte pas son aide mais elle aura essayé, comme dit le proverbe « qui ne tente rien n’a rien. » Elle lança à l’homme un regard doux et tendre.

Je serrai les poings, arrachant au passage quelques brins d'herbe. Je montrais déjà mon côté le plus vulnérable. Je n'aurais pas dû rencontrer Cynthia. Il aurait mieux valu que je l'évite dès la première seconde où je l'avais vue. Pourquoi pas au moment où j'avais senti sa présence dans la volière.
Je pensais qu'elle s'en irait, me laissant là à ruminer mes plus sombres pensées. Mais à ma grande surprise, elle s'accroupit en face de moi et posa sa main sur mon épaule. Puis elle prit mon menton entre deux doigts et m'obligea à la regarder. Mary faisant si souvent le même geste lorsque j'étais contrarié que je faillis croire encore une fois qu'elle se trouvais devant moi. Cependant, je devais me rendre à l'évidence : celle qui me touchait à présent, celle qui demandait ce qu'il m'arrivait d'une voix si douce, celle qui me fit frissonner à ce moment-là, c'était Cynthia, pas Mary.

- Voulez-vous en parler ? proposa-t-elle tandis que je ne parvenais pas à détacher mon regard du sien. Vous savez... on dit que parler de ses problèmes à un inconnu peu parfois aider, car cette personne ne connaît rien de ce qui vous entoure.

Je cessai de respirer pendant quelques secondes. Des paroles aussi simples et en même temps si sensées... Même dans une situation comme celle-ci, elle trouvait les bons mots, ceux qui s'éloignaient de la conversation sans vraiment en sortir. Avais-je toutefois réellement envie de lui révéler les souvenirs qui me hantaient, la haine et la vengeance qui me rongeaient, l'angoisse que provoquait la seule vue de son visage si identique à celui de Mary ?
Non... je ne pouvais pas. C'était impossible. Si je dévoilais mes intentions, une part de bonté naîtrait en moi, je ne serais plus aussi mauvais et je n'aurais plus accès à l'Enfer. Je préférais de loin y retourner plutôt que de errer entre les deux mondes pour l'éternité. Au moins, j'aurais de quoi me distraire. Si je devenais un simple esprit errant, je n'aurais la possibilité que d'observer le monde des humains, dans l'ombre des vivants.
Cynthia se redressa. Puis elle tendit une main vers moi. Voulait-elle vraiment m'aider ? Ne m'avait-elle pas écouté ? Et elle aussi me détestait, elle ne comptait pas s'attacher à moi, elle l'avait dit !

- Je crois que nous ne nous sommes pas bien compris, répondis-je plus calmement. A vrai dire, c'est de ma faute.

Je me mis debout à mon tour.

- N'oubliez pas ma requête. Suivez-la, quoi qu'il arrive.

Je ne pus m'empêcher de sourire tristement, tandis qu'elle baissait le bras.

- Vous êtes trop douce et charitable. Ce sont d'excellentes qualités... mais elles ne peuvent pas toujours vous apporter la plénitude. La souffrance et le désarroi guettent...

Je soupirai. Il fallait que je lui dise. C'était la seule solution. Cela la mettrait peut-être en colère, et même triste. Je l'ignorais. Cynthia demeurait une des rares personnes que je rencontrais et que je n'arrivais pas à cerner entièrement. Après un silence, je me lançai.

- C'est pourquoi je vous le répète : je vous hais.

J'étais bête. Je la fixais droit dans les yeux et à cet instant, rien ne montrait dans mon regard une quelconque détestation comme tout à l'heure. Allait-elle s'en rendre compte ? En vérité, j'espérais que non, sans vraiment vouloir qu'elle ne remarque rien.

Cynthia n’en attendait pas moins de cet homme. Il la haïssait et bien que se soit ainsi, elle avait perçu son changement de regard mais pourquoi ne pas entrer dans son petit jeu et jouait la comédie comme les grandes divas du cinéma. La jeune fille fronça donc les sourcils.

Il disait qu’elle était « trop douce, trop charitable » et bien allait être tout l’opposé une fille qui s’en fiche complétement de l’être qui se trouve en face d’elle. Cynthia le regarda avec l’un de ces regards sombres qui font pâlir plus d’une de ces victimes.

- Hé bien ! Puisqu’il en est ainsi je prendre congé, dit-elle d’un ton sec.

Sur ces paroles, elle fit un demi tour assez rapide se qui fit de nouveau volait ces ravissants cheveux noirs corbeau. La jeune fille prit non pas la direction de l’école mais celle de la forêt interdite, elle ne marchait pas très vite, prenant son temps afin de voir la réaction que Léo allait avoir.

Elle fronça d'abord les sourcils et son regard s'assombrit. Visiblement, c'était réciproque. Je soupirai un « tant mieux » intérieur. En effet, elle faisait le bon choix. De plus, j'étais plus que sérieux en souhaitant qu'elle me haïsse. Car si elle commençait à m'apprécier, je finirais par vouloir la tuer. Pourquoi ? Pour l'emmener avec moi en Enfer, ce que je refusais fermement. Pourquoi gâcher la vie d'une femme comme elle ? Elle ne le méritait pas...
Voilà que je devenais bon... Ça n'allait pas du tout. Cependant, je ne pouvais pas faire cela à Cynthia. Pas elle, pas la femme qui pouvait me faire vivre un instant de bonheur chaque jour, rien qu'en la regardant, en cachette ou non. Car je le ferais. A partir de demain, je perdrais le temps précieux que je m'accordais en restant dans cette école à contempler la beauté de Cynthia et à écouter sa douce voix.

- Eh bien puisqu'il en est ainsi, je prends congé, dit-elle d'un ton sec.

Sur ce, elle tourna les talons et se dirigea lentement vers la forêt qui bordait le parc. D'après ce que j'avais entendu, cet endroit regorgeait de centaures, de sombrals et d'autres créatures dangereuses ou non. Mes mains tremblèrent brusquement, ce qui m'étonna. Que m'arrivait-il ? Voulais-je à tout prix lui dire la vérité sur la raison pour laquelle je disais la détester ?
Je serrai les poings. Les tremblements s'arrêtèrent quelques secondes après. Désormais, une dizaine de mètres me séparait de la jeune fille. Non, je n'allais pas lui faire savoir la vérité, même si je prenais de plus en plus conscience qu'au fond de moi, je le désirais. Je désirais également que Cynthia se retourne. J'aurais voulu voir son visage une dernière fois ce soir...
Je levai les yeux vers le ciel, les fermai et inspirai un grand coup. Lorsque j'expirai, un souffle de vent doux et chaud parcourut le parc. Il caressa les cheveux de Cynthia, ce qui me fit frissonner et sourire.

La jeune fille sentit alors un vent chaud, elle se demanda comment est-ce que cela été possible vu le froid qu'il faisait. Ces cheveux se mirent à danser au rythme de se souffle chaud. Cynthia passa une main dans les cheveux afin de les recoiffaient en arrière d'un seul geste de la main, elle regardait droit devant elle. Les arbres de la forêt étaient de plus en plus proche, Cynthia leva les yeux en direction du ciel, s’était une belle nuit, une soirée parfaite pour chasser selon elle. La Pouffsoufle savait que l’homme continuer à la regarder, elle ne voulu pas se retourner, se qui l'intéressait désormais s’était un petit lapin blanc comme la neige qui gambadait tout près de la lisière ne se doutant de rien. Il était tellement beau, tellement plaisant… Que la jeune fille eut envi d’enfoncer ces crocs dans la chair de l’animal mais la présence de Léo lui revint subitement, elle ne pouvait agis de la sorte. Elle n’avait pas besoin que tout le monde soit au courant qu’elle soit un vampire bien qu’elle se douta que l’homme avait surement du s’en rendre compte.

Cynthia regarda le petit lapin, il était devant une touffe d’herbe, les deux oreilles dressaient sur la tête. La jeune fille se passa la langue sur ces lèvres. Ah ! Qu’est-ce qu’il l’attirait cet animal. Stop, elle ne pouvait pas. Comment allait-il réagir face à une réaction aussi féroce ? Cynthia hésita donc un moment, elle fixait toujours l’animal, celui-ci se sentit observer, il leva donc la tête en direction de son observateur et du sentir qu’elle ne voulait pas du bien. Le lapin resta figeait comme s’il était envouté, Cynthia eut un petit sourire, elle aimait pouvoir contrôler les êtres qui se trouvaient à distance surtout ces proies animalières. La jeune fille du se résoudre à abandonner son petit repas de sang et cligna des yeux avant de se retournait. Il était toujours là, elle ne le regarda pas mais resta de marbre comme une statue, silencieuse, regardant au loin.

Une bonne vingtaine de minutes se passa s’en que l’un ou l’autre ne daigne bouger. Se fut Cynthia qui avança d’un pas lent vers l’homme aux cheveux ébouriffaient, tout d’un coup une colère monstre vint déchirer son visage si doux. Elle regarda Léo et lui dit :

- Si vous me haïssez autant que cela pourquoi est-ce que vous agissez ainsi ? Je veux dire quand on apprécie pas une personne on évite de rester avec elle, non ? Dites moi si je me trompe ! Et vous vouliez me faire prendre conscience de quoi avant que vous vous mettiez à jouer votre comédie de l’homme faible ? Que vous semblez, excusez-moi du terme, être un gros con ?

La jeune fille soupira, s’énerver contre cet individu lui avait fait du bien et lui avait fait oublier le petit lapin blanc qui lui avait ouvert l’appétit.

Je la regardai arranger sa chevelure avant qu'elle soit soudainement concentrée sur quelque chose que je ne voyais pas. J'ignorais ce que cela pouvait-être mais Cynthia restait aussi immobile qu'une statue et elle ne se détourna qu'après un long moment. Le vent tomba en même temps qu'un grand silence. J'en profitai pour me remettre les idées en place et déstresser. Cependant, je serais plus apte à réfléchir si je m'en allais.
Alors que je prenais la décision de disparaître pour revenir demain, la jeune fille se retourna vers moi. Je retins ma respiration et faillis m'étouffer en voyant qu'elle me rejoignait. Je la laissai s'approcher, appréhendant un peu ce qu'elle allait me dire. Car elle semblait visiblement vouloir soudainement me parler. Quand elle fut en face de moi, je l'observai discrètement de la tête aux pieds, m'arrêtant plus longuement sur son joli visage sans défauts.

- Si vous me haïssez autant que cela, pourquoi est-ce que vous agissez ainsi ? demanda-t-elle d'un ton un peu agressif.

C'était la question que je redoutais. La panique s'empara de nouveau de moi. Je tentai de la maîtriser en évitant d'abord de trembler de nouveau des mains.

- Je veux dire... quand on n'apprécie pas une personne, on évite de rester avec elle, non ? continua-t-elle. Dites moi si je me trompe !
- C'est... indéniable, répondis-je.
- Et vous vouliez me faire prendre conscience de quoi, avant que vous vous mettiez à jouer votre comédie de l’homme faible et que vous sembliez, excusez-moi du terme, être un gros con ?

Je fronçai les sourcils. Avais-je vraiment eu l'air ainsi ? J'avouais ne pas me montrer sous ma meilleure forme. Mais de là paraître... con ? Était-ce bien ce que j'avais entendu ? A l'époque, la plupart des insultes avaient une connotation sexuelle qui pouvait choquer certaines âmes sensibles. J'avais une petite idée de la signification de celle-là mais mieux valait que je ne dise rien.
Cynthia soupira. Je ne pus m'empêcher de lui lancer un regard méprisant. Elle était vraiment du genre impatiente et prête à manifester de la colère dès qu'elle ne comprenait pas quelque chose. Je croisai les bras. A quoi bon continuer à cacher ce que je ressentais vraiment ?

- Je vais vous dire à quoi je pense, déclarai-je sans la quitter des yeux. Vous détester est la meilleure des solutions pour m'éviter l'échec de mon objectif. Objectif que je compte évidemment atteindre.

Je me penchai vers elle.

- De par notre rencontre, je crains que ma tâche soit plus difficile à accomplir.

Mon regard changeait, surtout en croisant le sien d'aussi près. Arrogance et irritation me quittaient. Seule la peine et l'embarras restaient présents.

- Votre curiosité me pousse à tout vous dire, avouai-je. Je ne peux y résister. Mais il le faut. Car parfois, il est préférable de ne rien savoir, on ne s'en porte que mieux. J'ai pris cette décision pour votre bien.

Alors comme ça, cet homme avait un objectif et il craignait malgré tout ne pas l’atteindre, en tout cas c’est ce qu’elle comprit. Etait-elle un obstacle pour Léo ? Si s’était le cas, elle ne comprenait pas la raison. La jeune fille continua à le regarder, elle avait de nouveau écouté tout ce qu’il avait à dire.

- Vous ne savez pas ce qui est bon pour moi ou non… Je ne sais pas ce que vous manigancer, ce que vous voulez accomplir comme tâche et je m’en contre fiche royalement.

Cynthia mit ces mains dans les grandes poches de sa cape de sorcier, elle eut soudainement une allure moins élégante.

- Ce que j’ai pu vous dire durant votre petit égarement, comme quoi vous pouviez m'en parler, n’était qu’un moyen pour vous « réconforter » - la jeune fille fit les guillemets avec les doigts pour accentuer le mot - et non pour vous demander de ne pas me haïr. Car vous fonceriez droit dans un mur.

La jeune fille se tut laissant l’occasion à l’homme de pouvoir en placer une.

- Vous ne savez pas ce qui est bon pour moi ou non, répliqua-t-elle. J'ignore ce que vous manigancez ou ce que vous voulez accomplir et je m'en fiche royalement.

Elle fourra ses mains dans les poches de sa cape. Une posture digne d'un homme débraillé. Mais qu'importe, Cynthia serait toujours belle et élégante à mes yeux, quoi qu'elle fasse. Quand elle était irritée ou contrariée, Mary, elle, avait plutôt tendance à croiser les bras en entortillant une mèche de ses cheveux autour de son doigt. Je choisissais ce moment pour la prendre par les épaules et coller mon front contre le sien, avant de la réconforter de ma voix la plus douce et apaisante.

- Ce que j'ai pu vous dire durant votre petit égarement, comme quoi vous pouviez m'en parler, n'était qu'un moyen de vous « réconforter ».

Elle accentua ce dernier mot d'une pointe d'ironie accompagné du geste illustrant les guillemets.

- Et non de vous demander de ne pas me haïr, ajouta-t-elle. Car vous fonceriez droit dans un mur.

Je me redressai et souris.

- Me voilà rassuré, dis-je en me passant une main dans les cheveux. Je vais avoir la conscience plus tranquille désormais.

Je reculai d'un pas, posai ma main droite sur ma poitrine et m'inclinai devant elle.

- J'aurais volontiers continué à contempler votre joli minois. Mais je sais que je vous ennuie plus qu'autre chose. Alors je ne vais pas imposer ma présence plus longtemps.

Je la regardai et lui souris derechef. Un sourire qui se voulait sincère mais dont j'avais encore du mal à m'habituer. Je reculai encore, provoquai un autre souffle de vent chaud et, le temps d'un clignement des yeux de la jeune fille, je disparus, la laissant seule dans le parc.