Vingt et une heure trente [Elisa]

La jeune fille regarda l’état du professeur Damon. Elle hésita un instant avant de briser le silence que la nuit offrait.

- Pro… Professeur Damon… Est-ce que ça va ?

Quelle question inutile de sa part. Lui demandait si sa aller ? Elle ne voyait pas ses blessures ou était-elle trop apeuré pour réfléchir à ce qu’elle était entrain de dire ? Sûrement les deux en même temps.

Quand il entendit Elisa, Vergil sursauta légèrement et chercha où elle était. Il ne s'était pas attendu à ce qu'elle le suive... Il baissa les yeux. Que devait-il faire à présent ? Lui répondre était la moindre des choses.

- Pas tellement... dit-il d'une voix grave.

Il n'osait plus la regarder. Elle avait peur de lui, c'était évident. Elle craignait qu'il se transforme de nouveau en loup-garou pour la mordre, car maintenant, elle savait qu'il pouvait le faire n'importe quand. Vergil sentait son coeur marteler sa poitrine à la seule pensée qu'elle ne voudrait peut-être plus l'approcher désormais. Ni lui parler, ni le regarder. Il pensait qu'elle se forçait à ne pas le montrer et il ne voulait pas cela. Mais ce n'était aussi peut-être pas le cas après tout... Le professeur ne bougea pas et laissa Elisa décider de ce qu'elle devait faire.

Le professeur l'observa sans l'empêcher d'approcher. Il prit alors la parole.

- Etes-vous certaine de vouloir me faire autant confiance... Miss Carrey ? demanda-t-il en plantant son regard dans le sien.

Elisa arrêta de marcher lorsqu’il lui adressa la parole. Elle ne s’avait que répondre à cette question.

- Je… je ne sais pas…

La demoiselle s’assit par terre en face du professeur Damon, son regard toujours plongé dans celui de l’homme.

Il ne détourna pas les yeux. Qu'attendait-elle exactement ? Pourquoi le fixait-elle ainsi - et d'ailleurs, pourquoi soutenait-il son regard ? Il osait poser les yeux sur elle après ce qu'elle venait de voir ?

- Veuillez m'excuser... lâcha-t-il en baissant enfin les yeux. Pour tout cela.

Elisa cligna des paupières avant de demander:

- Vous... vous êtes comme sa... depuis longtemps?

Il venait de s'excuser d'une chose qui s'était passer, aucune excuse ne servirait à quelque chose.

- Ca fait huit ans, répondit Vergil pas très fier de lui.

Il n'y avait pas de quoi... Le professeur ne savait pas si elle voulait en savoir plus mais il ne rajouta rien d'autre et laissa Elisa décider de ses prochaines questions.

- Et... sa s'est passer comment? Enfin... vous n'êtes pas obligé de répondre... si sa vous gêne...

Elisa remit une mèche de cheveux derrière son oreille.

Vergil la regarda de nouveau et il eut du mal à détourner ses yeux des siens. Tout en répondant, il se contenta de regarder à sa droite sans rien voir de spécial.

- Vous connaissez Fenrir Greyback ? demanda-t-il en se souvenant douloureusement du visage de celui-ci.

- Euh... Non... enfin, si juste des échos que tout le monde connaît...

La demoiselle réfléchit un instant avant de reprendre.

-... Serrait-ce lui qui vous a... mordu?

- Je venais d'avoir vingt ans, murmura Vergil en fermant un instant les yeux sous la douleur de son épaule.

Le professeur se remémora cette époque. Il se souvenait d'un matin d'hiver où il neigeait. Il revenait d'un entretient d'embauche à Beauxbâton.

- Comme vous devez le savoir, poursuivit Vergil. Greyback est réputé pour se transformer près de ses victimes avant de les attaquer. Ce qu'il a fait avant de me faire vivre la semaine la plus horrible de mon existence en tant qu'humain normal.

Le professeur tourna la tête vers Elisa et la regarda un moment avant de continuer.

- Pendant six jours plus exactement, j'ai été hospitalisé. Bien sûr, personne ne pouvait rien faire... Alors j'ai attendu, dans la souffrance. Quand la pleine lune est arrivée, on m'a enfermé. J'ai pu m'échapper et... j'ai... j'ai...

Vergil ne termina pas sa phrase. Il ne pouvait pas faire sortir les dernier mots... Ce souvenir était trop douloureux.

Elisa écouta tout se qu'il lui disait, alors s'était ainsi que sa s'était produit... Elle n'aurait jamais penser qu'une tel chose toucher ce professeur à vrai dire, elle n'en revenait toujours pas. Elle ne savait pas si demain en se réveillant, elle allait se souvenir de tout sa ou se n'était qu'une parcelle d'un rêve. Mais elle voulait en savoir d'avantage comme un enfant qui écoute une histoire.

- Vous? encouragea-t-elle Vergil à continuer.

Vergil soupira. Après quelques secondes de silence complet, il répondit :

- J'ai assassiné mes parents.

Elisa ravala sa salive, s'était donc un meurtrier. Un homme si charmant mais qui pouvait être violent. La demoiselle resta silencieuse et détourna son regard du Professeur Damon. Elle laissa un long silence avant de demander:

- Vous... étiez conscient de votre geste ou non?

Un besoin de savoir, d'être rassuré peut-être? S'il n'était pas conscient de ses actes alors se n'était surement pas volontaire...

- C'était la pleine lune, répondit Vergil surpris qu'elle lui pose la question. Un loup-garou ne sait pas ce qu'il fait pendant cette période. Vous devez le savoir.

Elisa était honteuse de sa question, mais comme sa elle était fixée, non? La jeune fille posa ses deux mains sur ses jambes.

- En parlant pleine lune... Sa ne l'est pas ce soir... Comment se fait-il que vous vous soyez transformer?

- Je ne sais pas pourquoi mais... j'ai un défaut. Je me transforme si ma colère éclate.

Il tenta de se lever mais son épaule droite lui faisait tellement mal qu'il ne put s'appuyer que sur sa main gauche. Le professeur se mit debout et grimaça de douleur. Il colla son dos au tronc d'arbre avant de baisser les yeux sur Elisa.

- Heureusement, c'est rare, ajouta-t-il. Enfin... sans parler de ce... Elric.

La jeune fille regarda Vergil se relevait. Vu sa tête, elle comprit qu'il devait souffrir. Elisa le regarda avant de faire la même que lui.

- Vous ne voulez pas aller faire soigner ses blessures?

Le professeur lui sourit pour la rassurer.

- Ce n'est rien...

Mais un nouveau lancement douloureux lui prouva le contraire.

Elisa le regarda et eut elle aussi un petit sourire, avant de dire:

- Ne faites pas celui qui ne ressent aucune douleur... Sa se voit comme une tache au milieu de votre visage que vous avez mal.

Vergil la regarda, surpris, puis se mit à rire.

- Vous êtes incroyable Miss Carrey, dit-il simplement en se décollant de l'arbre pour commencer à marcher.