Le retour de John Tripp !

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Le soleil se couchait derrière les montagnes non loin du château des Tripp. Le ciel devenait rose-orangé et une légère brise de vent commençait à se lever.
Lissy venait de rentrer du travail, sa veste sous le bras. Elle entra dans le salon, ferma la porte d'entrée et accrocha sa veste sur un porte manteau avant de se diriger vers la cuisine. Elle alla se servir quelque chose à boire et s'asseoir sur un fauteuil pour se reposer.

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Une silhouette sombre se détachait du paysage. Un homme de grande taille et les cheveux en bataille se dirigeait vers le château. Il avait l'air mal en point et semblait boiter. Arrivé à environ cent mètres de la demeure, il y eut un éclair de lumière bleue et l'homme fut projeté deux mètres en arrière, sur le dos. Il poussa un gémissement de douleur et tenta de se relever. Il y parvint mais difficilement et une fois debout, il n'essaya plus d'avancer.
Alors comme ça, il était devenu mauvais pour ceux qui résidaient dans ce château ? Deux années écoulées et il demeurait à présent étranger ? Tout était de sa faute. Disparaître presque trois ans durant n'était pas très intelligent alors qu'il avait une femme deux enfants et un autre qu'il ne connaissait même pas.
John Tripp n'était plus lui-même, il était devenu pratiquement fou en sortant de son groupe de "psychopathes" et il ne savait plus qui il était, qui habitait dans la demeure en face de lui. Pourtant, il était sûr de ne pas se tromper d'endroit. Il ne savait plus qu'il avait une femme et trois enfants, leurs noms et à quoi ils ressemblaient. Il avait le cerveau complètement ramolli. Après cinq minutes passées devant le champ de protection à contempler le château, John avança sa main et la retira très vite car il fut comme parcouru d'électricité. Comment entrer ? Il ne pouvait pas appeler, il ne savait pas qui nommer. Comment se prénommaient les membres de sa famille ? Il était totalement perdu.
Et là, John se mit à crier.

- LISSY ! LISSY !

Ses jambes se dérobèrent. Il s'effondra au sol mais continua à crier.

- LISSY !

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La jeune femme l'entendit malgré la distance qui les séparait et les murs couvrant un peu ses cris. Elle ne reconnut pas la voix de John et elle crut au début qu'elle avait rêvé mais au moment où elle posa son verre dans l'évier de la cuisine, elle l'entendit à nouveau.

"Qu'est-ce qui se passe ?" se demanda-t-elle en s'immobilisant.

Elle alla ouvrir la porte d'entrée. Elle chercha des yeux la personne qui criait et une fois qu'elle l'eut aperçu, elle se dirigea vers l'homme. Plus elle se rapprochait, plus elle croyait reconnaître cette voix. Puis arrivée à quelques mètres de John, elle s'arrêta, les yeux grands ouverts.

- LISSY ! continuait-il de crier.

La jeune femme était pétrifiée. Comment était-ce possible ? Il était là, John, devant elle après bientôt trois ans d'absence totale. Il ne semblait pas l'avoir vue. Il n'arrêtait pas de crier, il semblait délirer complètement et Lissy restait aussi immobile que l'arbre qui était planté quelques pas derrière elle.

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John se tenait à quatre pattes dans l'herbe. Il releva alors la tête et vit Lissy, debout devant lui. Il se releva, ayant quand même du mal à tenir sur ses jambes et la regarda dans les yeux.

- Lissy... répéta-t-il encore. Je... aide... -moi...

Il avança mais fut de nouveau projeté à terre dans un grand éclair de lumière bleue. Il ne pouvait toujours pas passer.

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Lissy sursauta. Pourtant, elle ne bougeait toujours pas et le regardait avec des yeux aussi ébahis que si elle voyait une créature sortant du monde le plus bizarre qui soit. Elle pouvait lever le sort de protection mais pour l'instant, elle en était incapable...

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- Non... Lissy... dit John d'une voix faible.

Il ne savait plus ce qu'il faisait. Il se jeta de nouveau sur le champ de protection qui le propulsa avec plus de force.

- L... Lissy ! ressassa-t-il presque incompréhensiblement.

Il n'avait que ce nom à la bouche. Il se sentait inapte à dire autre chose. Il se jeta une troisième fois sur le champ de protection et le résultat ne changea pas des deux autres tentatives. Il arrivait de moins en moins à se relever. Cependant, à chaque fois qu'il y parvenait, il allait se cogner contre le bouclier invisible qui le séparait de sa femme.

- LISSY ! hurla-t-il.

Les larmes coulèrent le long de ses joues. Il ne comprenait pas pourquoi elle restait plantée là, sans rien faire d'autre que de le regarder. John se mit debout et pour la sixième fois, tenta de se jeter sur le champ de protection.

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Lissy réagit enfin. Avant que John se fasse de nouveau éjecter, elle sortit sa baguette de sa poche et fit un geste du poignet. Au lieu de repartir vers l'arrière, John s'écrasa par terre, à ses pieds et tomba inconscient.
Lissy ne bougea pas pendant quelques secondes. Elles restait droite comme un piquet, les bras le long de son corps et sa baguette pointée vers le sol. Malgré le choc qu'elle venait d'avoir, elle n'allait pas laisser John allongé dehors. Mais elle ne pouvait pas le transporter jusqu'au château sans s'aider de la magie. La jeune femme rangea sa baguette dans sa poche après avoir renouvelé le champ de protection, s'agenouilla à côté de John et lui prit un bras. Elle le serra étroitement entre ses mains et elle transplana. Ils réapparurent au deuxième étage du château, dans la chambre d'ami où dormait habituellement Maria. Lissy avait fait en sorte que John soit sur le lit pour pouvoir l'allonger et quand ce fut fait, elle resta assise au bord du matelas et contempla son mari.
Il n'avait pas beaucoup changé si ce n'était un visage et un corps plus maigres et son teint pâle. Il semblait aussi qu'il ait essayé de se couper les cheveux lui-même, ce qui expliquait les nombreuses mèches qui partaient dans tous les sens et qui étaient entre elles d'une grande différence de taille. Lissy aurait pu voir sur ce visage le reflet de celui de Dante. Mais en le regardant bien, elle remarqua que John avait pris un sacré coup de vieux à cause de la fatigue. Ses habits étaient en lambeaux et il avait de nombreuses égratignures sur le visage et sur les mains. On aurait dit qu'il venait de se faire attaquer...
Lissy sentait son coeur battre à toute allure. Le fait de revoir John si soudainement paraissait complètement impossible, elle avait du mal à croire à son retour. Peut-être n'était-ce qu'un rêve et qu'elle allait bientôt se réveiller dans son lit pour s'apercevoir qu'elle était la seule personne présente dans le château. Mais pour l'instant, John était bien réel et elle ne savait pas quoi faire. Il était toujours évanoui et Lissy redoutait le moment où il allait reprendre connaissance.

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Ce qu'il fit après une minute de silence complet. John ouvrit les yeux mais ne vit Lissy que lorsqu'elle murmura son prénom. Il la fixa mais son regard semblait vide de toute expression.

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Lissy sentit ses entrailles se serrer. Elle reconnaissait ce genre de regard. Dans le temps, elle avait aidé sa meilleure amie Maria à s'occuper de quelqu'un qui présentait à peu près la même apparence : Hunter Carter sénior. John avait l'air dans un état identique à ce qu'avait été le mari de Maria avant de l'épouser.
Devait-elle l'emmener à l'hôpital ? Elle trouva cette idée intéressante jusqu'à ce qu'elle se souvienne de ce qu'elle avait entendu dans un des couloirs de Ste Mangouste quelques heures auparavant. Deux guérisseuses discutaient entre elles et l'une des deux avait dit à l'autre que la rumeur comme quoi le groupe dans lequel s'était fait enrôler John était bien vraie, que ces gens pratiquaient effectivement des expériences dangereuses sur des moldus.
Lissy oublia l'idée de ramener John à Ste Mangouste s'il était maintenant recherché pour être envoyé à Azkaban. La jeune femme soupira et ne quitta pas son mari des yeux. Aucun d'eux ne parlait, c'était le silence complet dans la chambre. John tendit alors une main vers elle. Il trouva la sienne et lorsqu'elles entrèrent en contact, Lissy fut parcourue d'un frisson de la tête aux pieds.

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- Li... Lissy... murmura John en serrant faiblement sa main autour des doigts de la jeune femme. Aide-moi... s'il te plait...

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Elle eut du mal à répondre.

- Que... que je t'aide ? Mais...

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- Ils... chercher... moi...

John paraissait peu à peu retrouver l'usage de la parole mais avait beaucoup de difficulté à formuler ses phrases. Il serra plus fort la main de Lissy et dit :

- Me retrouver... ils vont... essayer...

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- Qui ? demanda Lissy tentant de comprendre ce qu'il lui disait. Qui va essayer de te retrouver ? Tu parles de ces gens avec qui tu étais ?

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Sans prévenir, John attrapa la jeune femme par le col de sa chemise et l'entraîna vers lui. Lissy tomba allongée, la tête sur l'oreiller, son visage à quelques centimètres de celui de son mari. Il colla son front contre le sien et ferma les yeux.

- Je ne...

Il se mit à sangoter.

- ... pas retourner... là bas... Non...

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Lissy était vraiment secouée par ce qui était en train de se passer. John avait visiblement des troubles mentaux et elle se dit qu'il avait dû être traumatisé par ce qu'il avait vécu pendant un peu plus de deux ans.

- John...

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- ... veux pas... y retourner, continuait-il de sangloter.

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- John, calme-toi, dit Lissy en essayant de ne pas pleurer à son tour.

Elle posa sa main libre sur la tempe de John. Il y eut une lueur argentée et l'homme cessa de s'agiter. Sa main se desserra du col de la chemise de Lissy et il tomba dans un profond sommeil. Lissy se rassit et l'observa. Il avait besoin de repos, de beaucoup de repos. D'un coup de baguette, elle lui enleva ses chaussures et sa veste déchirée puis le couvrit d'une couverture.
La jeune femme pensa à Maria qui dormait dans cette chambre habituellement. Qu'allait-elle dire si elle voyait John à sa place ? De plus, en regardant sa montre, Lissy se rendit compte qu'elle n'allait pas tarder à revenir de Ste Mangouste. Elles n'étaient pas parties en même temps aujourd'hui car Maria avait un rendez-vous avec le directeur.
Alors que Lissy soupirait en fermant la porte de la chambre derrière elle, la voix de son amie lui parvint au rez-de-chaussée.

- Lissy ! Où es-tu ?

Lissy descendit les deux étages pour retrouver une Maria toute rayonnante.

- Alors ce rendez-vous ? demanda-t-elle en souriant pour cacher un peu son air triste.

[Bon ben la suite Lundi ^^]

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- Formidable ! Il est toujours aussi gentil et devine quoi, j'ai eu le droit de reprendre mon ancien poste !

- C'est vrai ?

- Puisque je te le dis ! répondit Maria en trépignant de joie.

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- Félicitation !

Lissy la serra dans ses bras. Maria n'arrêtait pas de sourire, ce qui lui remonta un peu le moral.

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- Il faut que j'annonce ça à Troy, dit Maria en se retournant. Hunter ! C'est bon, tu as enlevé tes chaussures ?
- Oui ! répondit la voix du petit garçon dans l'entrée.

Il arriva quelques secondes plus tard et Maria le prit dans ses bras.

- Viens on va écrire une lettre à papa, lui dit-elle en se dirigeant vers les escaliers.

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- NON ATTENDS ! s'exclama Lissy en venant lui barrer la route.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Je... euh...

Lissy se sentit mal tout d'un coup. Est-ce que Maria était du côté de John comme elle ou pas ?

- Je... Il faut que je te parle d'abord.

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- D'accord.

Elles allèrent s'asseoir sur un divan. Lissy s'éclaircit la voix et commença.

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- J'ai une question à te poser, dit Lissy d'un air hésitant.

Elle laissa le silence s'installer quelques secondes puis dit :

- Euh... tu sais... ce qu'on a entendu tout à l'heure à propos de... de John, de ces gens.

- Oui...

- S'il revenait, tu l'accepterais ? demanda Lissy en serrant les poings tellement fort qu'elle commençait à avoir mal aux mains.

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Maria fut surprise de sa question. Néanmoins elle répondit :

- Tu sais, je ne l'ai pas beaucoup connu et si ce qui est dit est vrai, il est clair que s'il se retrouve en face de moi je l'emmène moi-même à Azkaban ou à Ste Mangouste.

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Lissy pâlit. Hunter restait assis à côté de Maria et ne dérangeait pas la conversation.

- Mais... mais si lui n'a rien fait ? dit Lissy d'une voix tremblante. S'il s'était fait manipuler ? On n'a aucune preuve que ce soit lui ! Je veux dire... il faisait peut-être parti de ce groupe mais c'était peut-être eux qui l'obligeait à faire toute les horreurs qu'il sont capable d'exécuter.